Émilie Royère est la directrice générale d’Eurobiomed, le pôle de compétitivité qui a accompagné le projet du MIB depuis ses débuts.
Qu’est-ce qu’Eurobiomed et quel est son rôle dans le biocluster MIB ?
Eurobiomed est un pôle de compétitivité, une structure qui regroupe les industriels et les acteurs publics spécialisés dans la santé, sur le territoire de la Région Sud et en Occitanie. Notre mission, c’est d’accompagner des sociétés qui font de l’innovation avec des produits de santé. L’idée est d’animer un vaste réseau qui privilégie les échanges et les partenariats. Nous travaillons aussi à l’émergence de projets innovants, à l’accompagnement, à la recherche de financements. Troisième mission : aider les jeunes entreprises à se développer.
Et enfin le dernier rôle, celui qui nous occupe aujourd’hui, est de monter de grands projets structurants pour le territoire. Notre connaissance de la filière nous permet d’identifier des secteurs d’activité dans lesquels nous avons suffisamment d’acteurs pour encourager les regroupements, de projets R & D communs, etc. Ça a été le cas pour l’immunologie, actuellement nous travaillons sur la dermatologie.
Pour le MIB, nous avons été là dès le démarrage, cela faisait 12 ans qu’on travaillait sur la structuration de la filière d’immunologie ici. Ce qui signifie que ce biocluster n’est pas une opportunité, mais bien la démonstration que toute la filière était déjà installée. C’est la concrétisation d’une puissance territoriale. Nous sommes désormais dans la gouvernance du projet. Notre positionnement, ce sera l’accompagnement des entreprises, par la création de plateformes, et attirer des entreprises étrangères.
Il y a 80 entreprises qui travaillent déjà ici dans le secteur de l’immunologie
Aujourd’hui, combien d’entreprises font déjà partie du MIB, et à terme, combien aimeriez-vous en embarquer dans l’aventure ?
Les entreprises qui sont partie prenante du projet, ce sont les fondateurs, c’est un petit nombre. Mais chez Eurobiomed, il y a 80 entreprises qui travaillent déjà dans le secteur de l’immunologie, situées sur le territoire de la Métropole.
Depuis 2018, c’est environ 1 milliard d’euros qui a été levé dans ce secteur. Ce sont essentiellement des petites sociétés, mais certaines comptent déjà 100 à 200 salariés. L’enjeu est d’attirer aussi des entreprises solides. Il faut enfin rappeler que parmi les membres fondateurs, il y a Sanofi et Servier qui apporteront le savoir-faire des grands groupes.
Quels sont les objectifs ?
Nous ne les avons pas quantifiés en nombre d’entreprises – même si nous espérons doubler le nombre de celles déjà présentes dans la Métropole – mais en nombre de produits pour les patients. L’objectif est d’être attractif pour les grands groupes, et cela sera possible avec la recherche clinique menée ici.
Quelle place prendra le MIB dans le paysage des clusters en Europe ?
Il y a d’autres clusters en Europe dédiés à l’immunologie. Mais l’immuno prise comme technologie et s’appliquant à divers champs, pour les cancers, l’infectieux, les maladies inflammatoires, c’est unique. C’est par cette transversalité qu’on va réussir à être différents.